Résistances
Contre la folie de tous les racismes
Contre les violeurs et le sexisme
Contre l’hypocrisie et le paternalisme
Contre les phobies et le négationnisme
Contre l’oubli et les néocolonialismes
Contre l’acculturation des pseudo-évangélismes
Contre la mort lente par néolibéralisme
Contre les guerres saintes et les angélismes
La poésie est la seule arme de construction massive
Kettly Mars
Résistances de Kettly Mars, page 179 de Poésie haïtienne – Anthologie de Poésie contemporaine haïtienne, dirigée et présentée par James Noël, aux éditions Points.
Igor Stravinsky, 1882-1971) est un compositeur et chef d’orchestre américain d’origine russe dont l’influence sur la modernité est considérable. Ses trois plus célèbres ballets sont : L’Oiseau de feu (1910), Petrouchka (1911) et Le Sacre du printemps (1913). Pour accompagner le poème Résistances de Kettly Mars, écoutez une œuvre moins connue : Apollon musagète (ou Apollo). Dans ce ballet en deux tableaux, composé entre 1927 et 1928, le dieu Apollon musagète, c’est-à-dire le conducteur des muses, instruit trois muses (Calliope, Polymnie, Tersichore) à leurs arts respectifs (poésie, rhétorique, danse) et les conduit au Parnasse. Pour rappel, Apollon, dieu grec des arts, du chant, de la musique, de la beauté masculine, de la poésie, de la divination et de la lumière est le frère jumeau de la déesse Artémis avec laquelle il partage des traits communs, notamment, le côté vindicatif. Ses attributs sont l’arc et la lyre.
Restons dans les résistances avec Léo Ferré : Et… Basta ! que le poète lance à la face de l’ordre établi, avec ce génie sombre et insaisissable, cette exigence de libertés qui fait pleurer d’intelligence…
Née en 1958, Kettly Mars est une écrivaine et poétesse haïtienne multi-primée, dont le monde offre un mélange détonnant de sensualité et de réflexion.
Est-ce le fait d’avoir grandi sous la dictature des Duvalier qui la rend aussi sensible à l’aspect politique des situations, des sentiments, des jugements de valeur réduits de façon niaise à la dimension purement sentimentale ?
Du réalisme chez Kettly Mars ? Oui, mais pas de poésie poétisante qui sonne joli, pas de folklorisme, de passéisme et tout ça qui fait couleur locale, pas de misérabilisme d’Épinal qui caricature les faits. L’auteure se livre à un exigeant travail d’évitement des conformismes (tant ceux imposés par l’étranger que ceux entretenus par la culture haïtienne).
Intense, intègre, lucide quant aux pulsions terribles, mais sans être fascinée par le mal, cette plume est majeure, parce que moderne, lisible, c’est-à-dire d’une exigeante simplicité.
Et c’est avec un regard incisif et d’une acuité profondément humaine, qu’elle observe le mal-être collectif, la malpropreté infernale des choses : complexité tragique des problèmes politiques, antagonismes sociaux, pièges des rapports de classe, férocité des désirs, condition des femmes dont les déchirures sont aussi profondes que le désir de survivre ou de trouver leur liberté par tous les moyens… Même les plus ambigus. Même les moins recommandables.
Je vous recommande vivement trois romans tous publiés aux éditions Mercure de France : Fado, Saisons sauvages et Je suis vivant, roman qui a obtenu le prix Ivoire de la littérature francophone 2015 et dont elle parle dans cette vidéo.
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