Petit hommage au poète d’un souvenir d’enfance
Cher tout le monde, femmes, hommes et tant d’autres, savez qu’il existe un enregistrement de Guillaume Apollinaire déclamant deux de ses poèmes Le pont Mirabeau et Marie. Certes, la qualité n’y est pas, mais quelle émotion renouvelée d’entendre la voix d’un des poètes préférés de ma mère bio (écoutez l’archive INA ici).
Cette année marque le centième anniversaire de la publication, en avril 1918, du célèbre recueil Calligrammes, ainsi que de celui de la disparition d’Apollinaire, emporté le 9 novembre, par la grippe de 1918, dite la « grippe espagnole », une souche du virus H1N1 qui, selon les estimations, a fait 50 millions de morts, voire 100 millions d’après des réévaluations récentes.
Le poète, engagé volontaire en décembre 1914, a combattu dans l’artillerie et l’infanterie. Blessé à la tempe, en mars 2016, par un éclat d’obus, il devra subir une trépanation qui affaiblira considérablement sa santé. Son engagement lui vaut d’être déclaré mort pour la France, raison pour laquelle ses œuvres ne sont entrés dans le domaine public qu’en septembre 2013 (lire un article de Lionel Maurel à propos de cette durée exceptionnellement longue sur le site S.I.LEX, ici)
Deuxième poème du recueil Alcool, publié en 1913, Le Pont Mirabeau a été écrit après que la peintre Marie Laurencin eut mis fin à sa liaison avec le poète par trop infidèle. C’est par Picasso que les amants artistes s’étaient connus.
J’ai entendu Le Pont Mirabeau pour la première fois, lors du premier séjour à Paris que j’ai fait avec mes parents. J’ai alors presque sept ans. À sa façon théâtrale, la mère bio a récité le poème sur le pont Mirabeau. Longtemps, ce souvenir est resté parfaitement énigmatique. Mais même après avoir trouvé quelque explication aux événements et aux images m’ayant, enfant, impressionnée, et qui disaient le cœur brisé de la femme, beaucoup demeure de leur mystère. Ce que l’écriture a fait de cette belle tranche d’étrange mémoire, je vous invite à le lire dans un précédent article, ici.
Cher tout le monde, femmes, hommes et tant d’autres, Le Pont Mirabeau a été mis en musique à plusieurs reprises. On se quitte avec la version de la chanteuse interprète française Cora Vaucaire ici.
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